
Cadences 2025 : Où le geste danse entre océan et étoiles
Du 16 au 23 septembre, le Festival Cadences transforme Arcachon et ses environs en un vaste théâtre vivant. Pour sa 23e édition, la danse investira plages, rues, parcs et salles de spectacle, du Théâtre de la Mer au Théâtre Olympia, offrant aux spectateurs un kaléidoscope d’émotions et de mouvements. Cette année, huit grandes soirées mettront à l’honneur à la fois figures emblématiques et jeunes créateurs, ainsi que des dialogues artistiques internationaux, symbole de la vitalité et de l’ouverture du festival.
Figures incontournables et invités internationaux
Parmi les temps forts, la programmation célèbre des chorégraphes incontournables : Amala Dianor et les Arts Florissants, le Théâtre du corps Pietragalla-Derouault, Rafaela Sahyoun avec le Ballet de São Paulo — invité prestigieux dans le cadre de l’Année France-Brésil — et Yoann Bourgeois.
Le Ballet de São Paulo présente deux pièces de Rafaela Sahyoun: Fôlego et Boca Abissal. Avec Fôlego, créée en 2024, quatorze danseurs s’engagent dans une transe collective au rythme de mouvements intenses et répétitifs, tandis que Boca Abissal, nouvelle création chorale, hypnotise par la circularité de ses déplacements et l’énergie des beats électro brésiliens.
Subvertir les codes et célébrer la jeunesse
La jeune création est également à l’honneur. Leïla Ka, chorégraphe et danseuse énergique, propose Maldonne, un quintette féminin où la fragilité se mêle à la révolte et à la sororité, offrant un souffle émotionnel puissant. Daniel Ramos, avec Identity, questionne l’image du danseur flamenco et explore les multiples états et contradictions qui composent l’identité humaine. Ana Pérez, autre figure flamenca, mêle tradition et réinvention, notamment dans Stans, un duo intense où la gestuelle flamenca rencontre la musique live d’un guitariste.
Amala Dianor, l’étoile montante
Amala Dianor, chorégraphe prolifique, multiplie les explorations. DUB, concentré de vibrations multiculturelles, fera vibrer le Théâtre Olympia, tandis que le duo M&M s’épanouira sur la scène ouverte du Théâtre de la Mer. Au cœur de l’Auditorium de Bordeaux, Gesualdo Passione, pièce créée avec la compagnie des Arts Florissants, fusionne musique baroque et danse contemporaine, transformant la partition de Carlo Gesualdo en terrain d’expérimentation chorégraphique, entre danses urbaines, techniques classiques et mouvements contemporains. Les amateurs pourront même participer à la barre animée par Dianor sur la plage, pour éprouver la danse au plus près de sa vision.
Illustres noms et grandes pièces
Le Malandain Ballet Biarritz revient avec La Chambre d’amour, ballet emblématique inspiré par le Pays basque et les grands mythes amoureux. Thierry Malandain, qui quittera bientôt la direction après 27 ans, offre une pièce où l’océan tutoie les étoiles et les récits mythiques.
Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault créent Don Quichotte à Gujan-Mestras, revisitant le célèbre chevalier et son compagnon Sancho Panza dans un futur où technologie et poésie se rencontrent. Entre intelligence artificielle, géants numériques et moulins à données, la danse lyrique et les gestes syncopés s’entrechoquent dans un univers poétique et moderne.
Yoann Bourgeois propose Le Petit Cirque, une expérience où le temps et la gravité deviennent partenaires de jeu, tandis que le Collectif Hedo interroge les départs et séparations dans Douslèt, offrant une réflexion sur la fragilité et la transformation des identités.
Cadences 2025 : un festival en apesanteur
Le Festival Cadences n’est pas seulement une programmation : c’est une expérience immersive où le geste dialogue avec l’espace et le corps devient langage. Les escales chorégraphiques sur la plage, dans les places, parcs et rues transforment l’espace public en scène vivante, invitant le spectateur à ressentir, vivre et partager la danse. Entre tradition et innovation, entre figures établies et jeunes créateurs, Cadences 2025 prouve que la danse est un langage universel, capable de relier les individus et les cultures.
Céddric Chaory
© Charlotte Costa – Douslèt, Collectif Hedo