Coups de coeur Automne 2025

En Nouvelle-Aquitaine, de septembre à décembre, les théâtres et festivals vous proposent une programmation riche. Umoove a sélectionné ses 9 coups de cœur de l’automne 2025. Direction à Arcachon, La Rochelle, Bordeaux, Cognac, Anglet, Périgueux, Pau, Saintes.

  • Gesualdo passione – Les Arts Florissants & Amala Dianor (création 2025)

Les Arts Florissants et Amala Dianor s’unissent pour une rencontre inédite autour de la musique a cappella de Carlo Gesualdo (1566-1613). Le chorégraphe, maître du hip-hop hybride et élégant, en révèle l’audace visionnaire. Ses Respons des Ténèbres (1611) racontent la Passion dans une polyphonie bouleversante. Paul Agnew et Les Arts Florissants, spécialistes de Gesualdo, en livrent une interprétation magistrale. Un dialogue saisissant entre voix et corps, entre sacré et modernité, tout autant qu’une expérience sensorielle où souffle la beauté brute et intemporelle. Le rendez-vous majeur du festival Cadences à ne pas manquer.

22 septembre – Auditorium de Bordeaux

  • Gathering – Samar Haddad King

Gathering, création de la Palestino-Américaine Samar Haddad King, est une performance pluridisciplinaire et participative. Entre œuvre scénique et expérience interactive, elle mêle danse, musique en direct et textes originaux. Sur les notes de The Four Seasons réinventées par Max Richter, résonne une composition musicale nouvelle. L’histoire fictive d’un village assiégé s’incarne, portée par la mémoire d’une femme en quête d’unité. Souvenirs fragmentés : vergers d’orangers disparus, rêves quotidiens effacés… La scène devient un lieu de partage, où artistes et public s’entrelacent dans le récit. Gathering célèbre la résilience, la mémoire et la joie – malgré tout. Un voyage poétique au cœur de l’esprit palestinien.

14 octobre – Théâtre Quintaou (Anlget)

  • Rave Lucid – Mazelfreten

« Spontané, engagé et viscéral » : ainsi se définit l’univers de MazelFreten. La compagnie navigue entre hip-hop et électro, nourrie du monde des battles. Révélée au monde entier lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024.
Avec Rave Lucid, leur troisième création, ils explorent la danse électro. Hypnose, transe et puissance collective traversent la scène et le public. La musique devient souffle, la gestuelle un langage hypnotique et vibrant. Les rapports de sociabilité propres à l’électro s’invitent à l’ère d’Internet. Un manifeste chorégraphique pour montrer la richesse d’une danse française.

Les 30 septembre et 1er octobre – Le Foirail (Pau)

  • Premier regard sur la prochaine création de Leila Ka

Après le hit Maldonne qui continue de tourner un peu partout pour le plus grand bonheur du public, Leila Ka prépare la suite avec une nouvelle création pour 10 danseuses, Leïla Ka poursuit son exploration des corps en mouvement, entre intensité brute et libération. Elle casse les codes : à la rigidité, elle oppose la courbure ; aux idéaux figés, la sueur et la transe. En meute, les interprètes déferlent, puissantes, cadencées aux basses, portées par une énergie fulgurante. Sur un plateau nu sculpté par la lumière, surgit une terre des possibles. Venez découvrir un aperçu exclusif de ce travail en cours à La Rochelle.

30 octobre – La Manufacture CDCN La Rochelle

  • La contre clé – La Tierce

La contre clé puise son origine dans un poème de Guillaume d’Aquitaine, appel mystérieux à une clé cachée, laissée à l’interprétation de celles et ceux qui la reçoivent. Quatre interprètes s’en emparent et tentent, par la danse, le chant et des gestes archaïques, d’envoyer cette contreclé au poète du Moyen Âge. Sur scène, musique ancienne et instruments rares se mêlent à des images insolites : chevaux, tailleur de pierre, magicien mélancolique, objets qui voyagent dans le temps. Les murs eux-mêmes se mettent à parler occitan, tandis que surgissent des danses en silence, des voix, des présences furtives. Entre néant et joie, réel et imaginaire, La contre clé devient un espace de transformation et de résonance, où chaque spectateur·ice laisse son empreinte.

Du 13 au 15 novembre – TNBA

  • Que ma joie demeure – Béatrice Massin

Plus de vingt ans après sa création, Béatrice Massin, grande spécialiste de la danse post-baroque, redonne vie à l’une de ses pièces les plus emblématiques : Que ma joie demeure. Créée en 2002 et jouée près de 200 fois, cette œuvre iconique devient aujourd’hui un terrain de jeu pour une nouvelle génération d’interprètes issus de la danse contemporaine.
Portée par l’énergie jubilatoire des Concertos brandebourgeois de J.S. Bach, la compagnie Fêtes Galantes se transforme en véritable orchestre chorégraphique. Entre glissés, tombés et frottés, les corps dialoguent avec la musique dans une polyphonie fascinante, à la fois baroque et contemporaine. Un hymne à la joie à redécouvrir absolument !

28 novembre – Gallia Théâtre (Saintes)

  • La belle au bois dormant – Marcos Morau

Et si La Belle au bois dormant se réveillait aujourd’hui ? Le chorégraphe espagnol Marcos Morau revisite le célèbre conte, loin du prince charmant et des bals, pour en révéler toute la complexité. Sur scène, dix-neuf danseur·euse·s du Ballet de l’Opéra de Lyon évoluent dans un décor étrange et parfois inquiétant. Le réveil d’Aurora se fait lentement, entre rêve et réalité, déconstruisant les codes du ballet classique. Une relecture saisissante qui interroge le temps, l’attente et les histoires que l’on nous raconte depuis l’enfance.

9 décembre – Opéra de Limoges

  • About love and death – Emmanuel Eggermont

Chorégraphe hors-pair et dramaturge de Pina Bausch, Raimund Hoghe a laissé une empreinte unique sur la danse.
Avec About Love and Death, Emmanuel Eggermont réinvente quelques fragments de l’œuvre de son mentor, explorant l’amour, la mort et la filiation. Ce solo élégiaque n’imite pas : il transforme, souffle un renouveau, digresse et trace sa propre voie.
Dans le souvenir du maître, la création renaît, l’héritage se métamorphose et le disciple s’accomplit.

2 décembre – L’Odyssée (Périgueux)

  • Histoire(s) Décoloniale(s) – Betty Tchomanga

Avec Histoire(s) Décoloniale(s), Betty Tchomanga explore la dimension politique du théâtre comme lieu de transmission des savoirs. À travers deux portraits croisés de Dalila Khatir et Adélaïde Desseauve (Mulunesh), elle retrace une Histoire coloniale partagée entre plusieurs continents, de l’Algérie à l’Éthiopie. Récits, voix et corps se mêlent pour interroger : comment l’Histoire est-elle racontée ? Depuis quels points de vue ? Entre histoires personnelles et mémoire collective, surgissent des résonances inattendues et de nouvelles façons de se relier.

2 décembre – L’ Avant-Scène (Cognac)

Cédric Chaory

© Jean-Louis Fernandez