Le soupir de l’hiver – Compagnie En quarantaine

Temps de femmes

Marta Bentkowski, Puck Heil, Christine Loret et Nathalie Sternberg, sont les quatre femmes qui composent la compagnie En Quarantaine, depuis plus de dix ans. A la fois, interprètes et chorégraphes, elles créent ensemble des pièces où danse, chant et jeu théâtral se mêlent.

Le soupir de l’hiver « construit comme une traversée du noir au blanc » pose un regard sur des femmes. Des petits portraits nous dévoilent tout au long de la pièce ici, de vieilles italiennes commères qui s’assoupissent sur un banc, là des mannequins défilant avec pour seule tenue une couverture de survie, ou encore une mariée peu académique qui finit par se voiler la face. Succession de tableaux poétiques, teintés d’humour et d’émotions, ce spectacle nous fait voyager dans un monde à la fois onirique et réaliste. En solo, duo, trio ou quatuor, les quatre danseuses tirent le fil de moments de vie. Le collectif et l’individualité sont tour à tour mis en valeur.

Qu’elles soient à l’étroit sur un banc ou perdues dans de grands manteaux, les sensations et émotions priment. La danse qui émane de ce soupir, est élégante et légère. Chacune des interprètes déploient des qualités de jeu qui lui sont propres et affirme sa singularité. Une singularité mise au service du collectif. Lorsque Nathalie Sternberg entame un chant lyrique, les trois autres danseuses se transforment en petit chœur témoin d’une fourmi pas prêteuse. Les interprètes font appel à des images parfois où burlesque et nostalgie s’invitent. Proches des états émotionnels par lesquels nous sommes traversés, elles composent des états de corps directement liés au sensible. Il y a dans cette compagnie un plaisir d’être ensemble indéniable. Une envie permanente de s’aventurer entre mouvement et verbe à travers le jeu. Le soupir de l’hiver est constitué de toutes ces qualités et de ce désir d’être avec l’autre et de partager sans se prendre au sérieux.

Fanny Brancourt, Gare au Théâtre Vitry (Juillet 2014)

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