Tours et detours
Le CND nous invite, dans le cadre de la carte blanche proposée aux chorégraphes burkinabés Salia Sanou et Seydou Boro (en complicité avec Radhouane el Meddeb) à rencontrer des artistes venant du bassin méditerranéen.
Dervish, est une création du danseur turc Ziya Azazi. Cette pièce composée des soli Azab et Dervish in progress, est un voyage au coeur de la tradition soufie des derviches tourneurs. Ziya Azazi explore ces danses traditionnelles empreintes de mysticisme et de performance physique.
Dans le premier solo Azab (qui signifie passion), le chorégraphe suit des chemins qui mènent à la vérité. Le sol est découpé par quatre chemins carrés qui sont autant de guides permettant d’accéder à la transe. L’idée étant de s’affranchir, comme dans la tradition soufie, des différentes étapes qui amènent à la transe et à la libération. Ziya Azazi franchie ces étapes par une succession de roues et roulades, le corps est tour à tour acrobatique puis sensuel. Ce solo pose un regard sur cette quête inhérente à l’homme celui d’être mortel.
Dans Dervish in progress, Ziya Azazi laisse la part belle à la tradition soufie. Le danseur tourne sur lui-même jusqu’à se transporter dans d’autres espaces. Placé le plus souvent au centre de la scène, il n’hésite pas tout en continuant de tourner sur lui-même à repousser l’air et à se déplacer jusqu’en avant-scène et partout ailleurs. Vêtu de trois jupes superposées, il s’émancipe petit à petit de chacune d’entre elles. Les fait tournoyer une à une au dessous et en dessous de son buste, on ne s’est plus qui de la jupe ou du danseur tourne, on se sent complètement embarqué dans cette transe qui reste pour nous visuelle, mais dont il ressent précisément les différentes étapes.
Fanny Brancourt – Centre national de la danse Pantin (Mars 2011)
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