L’errance de Pedro
Du haut de ses presque soixante ans Pedro Paulo Rosa nous livre un solo sur l’intime et la désespérance du danseur-chorégraphe, également directeur artistique !
Cette errance impalpable qui nous tient les tripes et qui mène bataille à la création des pièces : le chorégraphe interroge subtilement mais franchement le politique, revient sur ses pas de danse préférés, nous fait rêver sur nos propres cheminements et nous accompagne sur nos questionnements bien souvent proches des siens.
Avec douceur nous rentrons dans son intimité et Seul Reste Le Silence servi par une technique impeccable nous fait parcourir des rivages impétueux où l’on pressent la fougue du jeune danseur qu’il fût !
Loin d’être désabusé c’est découragé qu’il se présente devant nous, public intrigué par cette mise en scène peu commune, c’est épuisé par toutes ces demandes de subvention qu’il finit par s’écrouler terrassé par une crise cardiaque… Et tout cela pourquoi ? Pour danser ! Car c’est cela la vie … danser encore un peu pour … aller encore un peu plus loin …vivre encore un tout petit peu… Nous souhaitons donc à P P Rosa une longue vie et une très belle danse en dépit de la dureté du chemin !
Léonne de Beausoleil, Un dimanche au Garage, Rennes (Avril 2011)
©Yohann Lepage